Although I had to edit Jerome’s narrative in english to fit for the interim exhibition in Halifax, the final exhibition narrative will be in French.
C’est lorsque que vous pensiez que cela n’arrive qu’aux autres, que cela n’affecte pas les gens sans histoires comme vous, que la réalité frappe le plus fort.
Lorsque mon frère et moi avons perdu notre père il y a déjà deux ans, cette réalité a indéniablement changé nos existences. Une multitude de questions et d’interrogations découlent de ce triste événement, dont la presque totalité demeureront à jamais sans réponses. Un inévitable sentiment de culpabilité a fait surface malgré nous.
En effectuant des recherches sur les causes et les conséquences du suicide, j’ai découvert la Fondation Suicide Action Montréal, qui supporte l’organisme du même nom. Ils offrent un service d’aide et d’écoute téléphonique aux gens en détresses et à leurs proches. Une alliance naturelle entre eux et moi s’est donc formée.
Inspirés par divers projets caritatifs, plusieurs personnes m’ont soutenu et rendu possible la réalisation du projet 6500 km à vélo pour la prévention du suicide. Essentiellement, le projet se voulait être à la fois une levée de fond et une opération de sensibilisation envers la cause du suicide via une traversée du Canada à vélo en solitaire. La dépression et le suicide étant des sujets délicats dont il est difficile de discuter pour beaucoup de gens, mon objectif premier était de m’afficher comme personne ayant été touché par le suicide, et de pouvoir en parler sans tabous. La démarche a été saluée par plusieurs personnes qui ont décidé d’emboîter le pas et de parler eux aussi.
Après avoir reçu de nombreuses propositions d’aide et de soutien, nous avons même réussi à mettre sur pieds un tour cycliste de deux jours qui coïncidait avec mon arrivée à Montréal. Ainsi, en l’espace d’un week-end, nous avons portés les couleurs de la Fondation Suicide Action Montréal et du même coup éliminer certains tabous vis à vis la cause.
C’est avec cette démarche d’affichage sans retenue et sans gêne que j’ai joint le magnifique projet Collateral Damage en rencontrant Scott Chisholm lors de mon passage à Thunder Bay durant ma traversée du Canada. Sans hésitations, je me suis greffé avec fierté à son ambitieux projet de sensibilisation. Car croyez-moi, ne pas en parler n’est pas la solution.